Je suis éducateur spécialisé depuis 2009. Je n’ai pas de parcours universitaire classique, je suis autodidacte. Je suis devenu profondément critique du néolibéralisme, de ses effets économiques, sociaux et culturels. Mes références actuelles sont Emmanuel Todd, Jean-Claude Michéa, Bernard Friot, Frédéric Lordon, David Cayla, Coralie Delaume, David Graeber, Naomi Klein...
Éric Zemmour affirme que « sans le christianisme, la France ne serait plus la France »[1].
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Or il ne connaît et ne comprend strictement rien aux Évangiles ni au message du Christ. S’il les avait réellement lus, s’il les avait médités, il n’oserait même pas en parler tant ce qu’il en dit est honteux.
Le Christ accompagnait et a choisi parmi ses Apôtres des pauvres, des exclus, des étrangers, des malades, des handicapés, des travailleurs, des délinquants — tous ceux que Zemmour déteste ou méprise dans ses discours.
Son message est celui de l’amour, de la miséricorde, de la justice, de la fraternité, non celui du rejet des autres et du ressentiment.
Zemmour n’est qu’un pharisien parmi d’autres, que le Christ aurait chassé du Temple. Il est enfermé dans son idéologie identitaire et néolibérale, cherchant à travestir la foi pour servir son projet politique. Il incarne la quintessence de ce qu'Emmanuel Todd appelle le « catholicisme zombie »[2] : une foi morte, fondée sur l'identité, sans Christ, ni Évangiles, vidée de toute spiritualité, réduite à un symbole culturel et des rituels vides de sens.
Il est donc parfaitement logique que des chrétiens refusent d'être instrumentalisés. Comme le rappelle le collectif Lutte et Contemplation, qui proteste contre son livre « La messe n’est pas dite », le christianisme ne peut être repris par ceux qui veulent en faire une obsession identitaire[3]. Contrairement à ce que pense Zemmour, le christianisme est universel, il est ouvert à tous ceux qui ont la foi en Christ.
Et pour ceux qui auraient oublié ce que disait réellement le Christ, rappelons simplement les Béatitudes :
« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux. »
(Évangile selon Matthieu, 5:3-12)
Nicolas Maxime
[1] Éric Zemmour, La messe n’est pas dite, Fayard, 2025.
[2] Emmanuel Todd parle de “catholicisme zombie” pour désigner la survie d’un héritage culturel catholique dans des régions sécularisées. Voir Emmanuel Todd, Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse, Paris, Seuil, 2015.
[3] Voir le collectif Lutte et Contemplation, communiqué du 30 octobre 2025 : « Face à Éric Zemmour, ‘nous refusons l’instrumentalisation du christianisme’ », Actualitté, Hocine Bouhadjera, https://actualitte.com/article/127195/edition/face-a-eric-zemmour-nous-refusons-l-instrumentalisation-du-christianisme